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CERCLE LECTURE JEAN MACE
7 août 2012

LA MONTAGNE Jean-Noël PANCRAZI

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Résumé:Bordj, une petite ville d'Algérie, pendant la guerre. Un après-midi de juin, le narrateur - qui a 8 ans - joue avec sa bande de copains dans la cour de la minoterie où son père travaille. Le frère du chauffeur habituel de l'usine leur propose de les emmener en camionnette pour faire un tour dans la montagne, où il leur est pourtant interdit d'aller à cause des "événements", pour y trouver des scarabées. Inquiet, l'enfant refuse de participer à cette excursion improvisée à l’insu des parents et il laisse partir ses six camarades. Le soir arrive, ils tardent à revenir. Une patrouille militaire part à leur recherche, l'angoisse va crescendo. C'est le début d'un terrible drame qui bouleversera l'auteur pour la vie.

 

JN Pancrazi

"Jean-Noël Pancrazi a déjà écrit sur son enfance en Algérie, heureuse jusqu'à la tragédie de la guerre et son cortège d'atrocités, dans "Les quartiers d'hiver", Prix Médicis 1990, en évoquant les dernières années de son père dans "Long séjour", et de sa mère dans "Renée Camps".

Il lui a consacré un livre émouvant en 1995, Madame Arnoul,où il raconte l'histoire de sa voisine à Batna, petite ville des Aurès, devenue l'amie et la protectrice du jeune écolier qu'il était alors, qui sera "punie" pour avoir fraternisé avec l'ennemi. Une fois encore, il explore le temps perdu - et ses chagrins inconsolables - avec des phrases longues, sinueuses, presque envoûtantes.

Il ne faudrait pas que les piles d'ouvrages historiques et de témoignages publiés pour le 50e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie écrasent un petit livre qui les résume tous et, en moins de cent pages, dans un style d'une poignante beauté, donne la mesure de cette guerre dont la violence dépasse l'entendement et dont la mémoire est toujours vive. Si vive que Jean-Noël Pancrazi, né en 1949 à Sétif, en tremble encore et que, plus d'un demi-siècle après les faits, ses nuits sont hantées par un cortège d'enfants morts.
BibliObs - Jérôme Garcin

"Revenir à ce deuil, longtemps occulté, entraîne aussi pour l’auteur un retour sur le départ de l’Algérie, la fuite de ses parents pieds-noirs, petits salariés, parlant l’arabe, se sentant, se croyant adoptés, aimés, ne comprenant pas que la logique de la guerre rompt les fidélités, ne comprenant plus rien en fait. Les pages sur l’égarement du père rayonnent comme un soleil noir. Sa décision, le pied sur l’embarcadère du bateau qui devait le ramener en France, de rester en Algérie pour garder la minoterie comme le lui demandait la riche propriétaire française; sa débâcle, sans le sou; et puis l’humiliation, à Paris, dans le salon cossu de la patronne. Les phrases, là encore, musicales, traduisent la perte des repères, la chute dans l’amnésie, seule façon de survivre."
Le Temps - Lisbeth Koutchoumoff

 

J-N Pancrazi s'interroge : pourquoi a t-il dit non à cette proposition, alors que tout ses camarades sont partis enthousiastes faire un tour dans la montagne. A cela s'est ajouté le regard interrogatif et suspicieux des adultes,les parents de ses camarades : pourquoi lui n'est-il pas parti?"

 Dans La Montagne le cri de Colette - «Où sont les enfants?» - surgit d'un passé de sang et de larmes retenues qu'il fallait ressusciter.

Livre bouleversant.

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