Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CERCLE LECTURE JEAN MACE
13 février 2013

LA LISTE DE MES ENVIES Grégoire DELACOURT

 

envies

En attendant de savoir qui sera l'heureuse épouse qui s'entendra dire par son époux pour la Saint-Valentin "j'ai gagné 3 millions d'euros au Loto" (France-Inter, les informations du 13/02/2013), je lui recommande la lecture du livre de Grégoire Delacourt, qui se met dans la peau d'une femme qui a gagné une énorme somme d'argent.......Ceux qui ne sont pas dans ce cas passeront un très agréable moment.........eh oui, nous le savons tous, "l'argent ne fait pas le bonheur" quoi que...

Le résumé : Jocelyne, dite Jo, rêvait d’être styliste à Paris. Elle est mercière à Arras. Elle aime les jolies silhouettes mais n’a pas tout à fait la taille mannequin. Elle aime les livres et écrit un blog de dentellières. Sa mère lui manque et toutes les six minutes son père, malade, oublie sa vie. Elle attendait le prince charmant et c’est Jocelyn, dit Jo, qui s’est présenté. Ils ont eu deux enfants, perdu un ange, et ce deuil a déréglé les choses entre eux. Jo (le mari) est devenu cruel et Jo (l’épouse) a courbé l’échine. Elle est restée. Son amour et sa patience ont eu raison de la méchanceté. Jusqu’au jour où, grâce aux voisines, les jolies jumelles de Coiff’Esthétique, 18.547.301€ lui tombent dessus. Ce jour-là, elle gagne beaucoup. Peut-être. 

La liste de mes envies est un livre à l’écriture simple et limpide dans lequel on entre tout de suite. Le style est fluide et on n’a plus qu’à se laisser guider gentiment. Les chapitres sont courts, les phrases concises, la lecture y est douce et lumineuse.
Le personnage de Jocelyne Guerbette est très attachant, d’apparence banale, elle a fait de sa vie un contentement, n’attendant pas l’impossible, elle a su s’arranger des aléas du hasard et du destin pour en extraire son petit paradis. Tout n’y est pas parfait, certes, certaines blessures sont et resteront toujours ouvertes, néanmoins elle s’en accommode avec une résignation emprunte d’une certaine lucidité et la vie semble lui réserver en retour quelques bien agréables surprises. Jocelyne mérite son bonheur, elle est dotée d’une intelligence rare, instinctive, elle a la sagesse innée.

Ce livre à certains égards pourrait être une réelle bouffée d’oxygène, il flirte sans mièvrerie sur les vagues d’une tendresse douce tout en contrastant ses effets par des petites piques d’un humour cinglant, juste corrosif. Il vous tire la larmichette qu’il essuie à peine un peu plus tard en vous plissant le coin de la lèvre par un sourire complice et entendu. C’est plutôt fin et bien senti. 

Mais malgré tout je n’ai pas réussi à me laisser complètement envoûter. Pourtant tout semblait être en place pour que la magie opère, et pourtant ! Je suis resté à côté, un peu étranger à cette histoire et ces personnages, alors que visiblement toutes les conditions semblaient réunies pour que cette lecture fût à classer parmi mes plus belles émotions littéraires.
Eh bien non ! Que dalle ! Nada ! 
Ce fut un voyage fort agréable… mais c’est tout. 

Faut dire aussi que j’en ai entendu des critiques extrêmement élogieuses, reprises pour partie sur le bandeau qui cerne le livre, à savoir : « La liste de mes envies a déjà séduit les éditeurs du monde entier ». Je m’attendais donc à être littéralement bouleversé… Mais au fond, pas vraiment. Peut-être cette sensibilité parle-t-elle plus à un public féminin ?

On comparait ce roman à l’Elégance du Hérisson de Muriel Barbery… Je ne l’ai pas lu ! Personnellement il m’a fait penser à Odette Toulemonde d’Eric-Emmanuel Schmitt, que je n’ai pas lu non plus, mais dont j’avais vu le film. Bref, c’est frais, très très frais ! Ca aurait pu être mièvre, je n’ai pas trouvé que ça l'était…
Mais au-delà de cela l’ensemble est quand-même porté par un fond plutôt triste tenant d’un certain fatalisme et d’une certaine résignation. Et le roman ne se contente pas de juste explorer l’étendue de ces émotions avec finesse et subtilité, non, le fond conceptuel se base sur des thématiques riches mais qui, à mon sens, auraient peut-être méritées de plus amples développements pour que je ressorte de ce roman un poil transfiguré, comme je m’attendais à l’être. 

La vraie thématique du livre est « le mensonge », le mensonge sous toutes ses formes. Et j’aurais vraiment souhaité que le point de vue de l’auteur soit plus explicite, que son discours soit plus argumenté, plus développé par moments. Là, il se contente d’en justifier la validité en citant trois références magistrales et incontestables, à savoir la peinture de Jérôme Bosch « L’Escamoteur », l’aria « Dove Sono… » des Noces de Figaro de Mozart (Acte III) et le roman fleuve « Belle du Seigneur » d’Albert Cohen. Je regrette au fond le non-positionnement de l’auteur face à ces 3 chefs-d’œuvre. Ces références viennent ponctuer son roman, semblent chercher à en justifier le fond, mais une fois balancées, il n’est rien offert de plus au lecteur, pas plus qu’elles ne dialoguent avec le texte ni n’offrent finalement un éclairage réellement nouveau sur ce qu’il est donné à lire. Elles sont comme une veilleuse dans la nuit qui baliserait un passage riche en promesses étranges et énigmatiques… mais bon on s’en fout un peu puisque de toute façon on n’est pas réellement invité à prendre ce passage et à poursuivre le chemin dans cette direction... l’histoire s’arrêtant-là… 
C’est un peu dommage, car en plus de me nourrir émotionnellement il aurait étanché ma soif de découvertes et de connaissances. 

Bref autant je sors comblé quant au premier point, autant je reste sur ma faim pour le second. 

A suivre… Peut-être son précédent livre "L’Ecrivain de Famille" aurait ou ceux à venir auront-ils un fond un peu plus fouillé nous donnant un peu plus de matière à méditer et de résonances à éprouver. 

AnsaultGrand expert du forum www.chapitre.com

images (1)

Grégoire Delacourt est un publicitaire et écrivain français né en 1960 à 

 

Valenciennes.
Dans sa jeunesse
il est interne au sein du collège La Providence à Amiens. Il obtient son baccalauréat puis commence des études de droit à Grenoble. Il devient publicitaire en 1982 et crée sa propre agence en 2004, avec laquelle il signe des contrats avec des grandes marques telles qu'Apple, Sephora ou encore Gallimard.
Il publie son premier roman (autobiographie) à l'âge de cinquante ans.

Publicité
Publicité
Commentaires
CERCLE LECTURE JEAN MACE
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité