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CERCLE LECTURE JEAN MACE
4 août 2013

CHRYSIS Jim FERGUS

chrysis-1303431-616x0CHRYSIS, le dernier livre de Jim Fergus m'a déçue! j'avais passionnément dévoré "Mille Femmes Blanches" et j'espérais retrouver la verve, l'authencité, et le rythme de ce livre...J'ai même assisté à la présentation que l'auteur a fait de son livre à la librairie du "Tramway" à Lyon. Ce qui m'a donné envie de le lire!!

Les circonstances de l'écriture de ce roman sont romanesques et dramatiques. Mais leur l'intensité n'est pas au rendez-vous dans le livre.

Le personnage de Chrysis, a bien existé, son oeuvre picturale aussi mais les connaissances qu'il reste de sa vie et de sa pensée sont trop minces pour en faire une oeuvre. Aussi l'auteur lui invente un cow-boy, qui n'est autre que son double pour l'approcher plus intimement et donner à Chrysis une épaisseur, et surtout des sentiments. Le tableau a l'origine du roman intitulé "Orgie" donne du piment érotique. Mais cela ne suffit pas à insuffler une ampleur à l'histoire que nous raconte Jimm Fergus. Dommage!

Ce qui reste indélébile, et que j'avais déjà noté dans "Mille femmes blanches", c'est la délicatesse, la poésie, l'infini sensualité des scènes érotiques écrites par l'auteur. Un génie! 

 

Pour aller plus loin www.lefigaro.fr/.../03005-20130529ARTFIG00596

 

Dans Chrysis !, le romancier américain imagine une histoire d'amour à partir d'un tableau qu'il a acheté.

Dans son précédent roman,Marie-Blanche,l'Américain Jim Ferguss'était penché sur l'histoire de sa famille française, retraçant la destinée de trois femmes sur deux continents, ne lésinant pas sur l'intime et ajustant de façon troublante la fiction à la réalité. Il s'attaque cette fois au bijou de la famille, un tableau français, acheté en 2007 chez un antiquaire de Nice, avec son épouse Mari qui allait mourir d'un cancer quelques mois plus tard.

Un coup de cœur commun et un dernier cadeau pour la femme aimée, incarnation du désir et de la douleur mêlés. La toile, qui représente une scène d'orgie, a été peinte en 1925 par une certaine Chrysis Jungbluth, née dix-huit ans auparavant. On peut y voir un groupe d'hommes et de femmes, noirs et blancs, quasi nus, trinquant ou s'enlaçant, le sourire aux lèvres. Dans un coin du tableau, une belle protagoniste de la scène n'a pas été mise en couleurs comme les autres. Chrysis en a déduit Jim Fergus, dont l'imagination s'est mise à cavaler.

Une étonnante légende

Son nouveau roman raconte ainsi l'histoire du tableau. Encore une fois, la vérité se voile de fiction. L'auteur a mis plus de temps à enquêter sur cette femme peintre qu'à écrire son livre, troussé comme une fable. L'Amériquey est conviée bien évidemment, l'Ouest plus particulièrement par l'entremise d'un cow-boy aussi candide qu'attachant.

Le roman débute en 1916 avec le départ de Bogey pour les champs de bataille européens. Ce jeune fermier américain, champion de tir et boxeur émérite, décide de s'engager dans la Légion françaiseafin d'apporter son aide au pays qui vit naître ses ancêtres. Après un arrêt obligé à New York, le voilà sur un paquebot en route vers l'horreur. Il n'a pas quitté son cheval et ne le quittera pas dans les tranchées, faisant naître l'étonnante légende d'un courrier cow-boy dansant au milieu des shrapnels. Il finira pourtant par sauter sur un obus et sera sauvé par le corps de sa chère monture, baptisée Crazy Horse.

Lorsque Gabrielle Jungbluth le rencontre après la guerre, le vétéran traîne son spleen dans les bars de

Montparnasse. Il écrit son journal le jour et veille sur la sécurité d'un bordel la nuit. La jeune fille, qui prend des cours dans l'atelier du peintre Humbert, où Braque, notamment, fit ses classes, croque le séduisant inconnu. Elle ne fera que bien plus tard le lien avec le fameux courrier cow-boy dont son père, colonel, lui a relaté les exploits alors qu'elle était une fillette. Pour l'heure, les deux vont apprendre à se connaître, Bogey révélant ses blessures secrètes tandis que Gabrielle, devenue Chrysis, s'affirmera en tant que peintre et femme libérée au mitan de ces années folles, allant jusqu'à exposer l'audacieux Orgieau Salon de Paris en 1929.

Du tableau d'une parfaite inconnue Jim Fergus a tiré un roman d'amour ancré dans un Paris de bohème que d'autres Américains ont célébré avant lui, et non sans éclat. Il partage avec eux cette vision d'un Montparnasse droit sorti d'une photo de Brassaï. Son livre fait naître des images marquantes dans l'esprit du lecteur: le cow-boy dans l'enfer des tranchées, le cow-boy au Select, le recrutement des modèles pour l'orgie…

Jim Fergus se glisse sans complexe dans cet exercice de libre imagination. Il le fait avec ­l'aisance de conteur qui lui avait déjà assuré le succès pour Mille femmes blanches.

À l'ampleur et à la méticulosité de la fresque adoptées dans ses précédents ouvrages, il choisit cette fois volontairement un cadre restreint (le roman a été écrit en trois mois) et se cogne parfois aux murs. Mais on lui pardonne pour avoir rendu vie trépidante à ce tableau qui dormait si sagement depuis la fin des Années folles.

Chrysis de Jim Fergus, traduit de l'anglais (États-Unis) par Sophie Aslanides, Éd. du Cherche Midi, 280p., 18,50€.

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