Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CERCLE LECTURE JEAN MACE
4 mars 2011

DECHIREE ENTRE DEUX MONDES

PURGELa lecture de PURGE de SOFI OKSANEN a été un moment très fort, surprenant, dans le fond et la forme. Et rencontrer l'auteure fut aussi un évènement marquant. C'est une jeune femme finlandaise, de mère estonienne, d'une trentaine d'année au look gothique surprenant et au discours clair et vivant. Et nous sommes tombées d'accord : aucun des personnages n'est réellement bon, sans être totalement mauvais. C'est l'Histoire de ce petit pays, l'Estonie, ballotté entre l'Allemagne nazie et l'Union soviétique, qui transforme, déforme la vie, le caractère des personnages.

                  Comment une histoire d' amour d'adolescente contrariée peut bouleverser toute une famille. Vous serez ballotté d'une époque à une autre, d'une occupation à une autre, d'une libération à une autre, les époques se chevauchent, s'entrecroisent, comme se mélangent l'intime et le politique. On s'attache à Aliide et Zara, qui n'auraient  jamais du se rencontrer et pourtant... Il suffit qu'une grand mère déportée transmette sa langue maternelle à sa petite fille, lui remette une photo jaunie...

                 Cette Purge traduite en 40 langues, ce grand nettoyage politique, affectif vous fera voyager dans le temps et dans l'espace et réfléchir à la fragilité de la femme, exacerbée en temps de guerre et de rupture politique.

Le résumé de la quatrième de couverture:

En 1992, l’Union soviétique s’effondre et la population estonienne fête le départ des Russes. Mais la vieille Aliide, elle, redoute les pillages et vit terrée dans sa maison au fin fond des campagnes.

Ainsi, quand elle trouve la jeune Zara dans son jardin, qui semble en grande détresse, elle hésite à lui ouvrir sa porte. Mais finalement ces deux femmes vont faire connaissance, et un lourd secret de famille se révélera, en lien avec le temps de l’occupation soviétique. Aliide a en effet aimé un homme, Hans, résistant. Quarante ans plus tard, c’est au tour de Zara de venir chercher protection, et la vieille dame va se décider de la lui accorder jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix.

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
P
Un livre à couverture rose pour la St Valentin… Purge de Sofi Oksanen, une auteur finnoise. A peine refermée la dernière page, je relis les premières et il me semble que cette lecture en boucle est quasiment indispensable tant ce récit très noir est déroutant et la fin (lourdement explicative) décevante. <br /> Il y est question de la rencontre d’une paysanne estonienne, Aliide Truu avec Zara, une prostituée soviétique qui a échappé à la violence de ses souteneurs « Aliide retourna à la fenêtre. Le ballot était toujours dans la cour, dans la même position. Il avait l’air humain avec des cheveux blonds qui se détachaient sur l’herbe » (p. 18). <br /> L’auteur rend compte des cinquante années de la vie d’Aliide en alternant les périodes où l’Estonie était sous domination nazie, puis soviétique, et celles de l’indépendance (après 1991). Outre le recours (un peu agaçant) au flash back, Oksanen insère de brèves notes écrites par Hans, le beau-frère d’Aliide (qui est aussi l’homme qu’elle n’a pas cessé d’aimer en secret), tantôt résistant, tantôt déserteur, toujours planqué par les femmes.<br /> On comprendra rapidement que Zara est en fait la petite nièce d’Aliide ; elle vient se réfugier en Estonie parce qu’ « en plus de la photo, la grand-mère lui avait remis une carte sur laquelle elle avait écrit l’adresse de sa maison natale avec le nom du village et de la maison » (p. 115). <br /> Oksanen aborde le thème des violences faites aux femmes, en Estonie notamment, du stalinisme le plus pesant – Comme pour se débarrasser de ce poids, Aliide décide de brûler les journaux empilés au grenier « des années du Communiste estonien, à n’en plus finir/…/ la pagaille y était à son comble, les recoins pleins de phrases embarrassantes et de thèses étouffantes » (p. 107)- au postcommunisme mafieux le plus avilissant – ainsi les paroles de Pacha, le proxénète de Zara : « le chez-elle de la salope, c’est là où y a son maître et les couilles de son maître. Dis-le ! Dis-le encore ! » (p. 291). Ces deux femmes ont, en commun, une capacité à résister aux humiliations ; parce qu’elles sont toutes deux dissimulatrices, mais aussi dotées d’une formidable envie de vivre, elles peuvent tuer. Elles nous livrent, par bribes, leurs secrets.<br /> Que dire de l’écriture ? plutôt pas finie ! Le fil narrateur est souvent confus, les anecdotes un peu trop attendues, les portraits volontiers taillés à la hache, le langage cru un peu racoleur. Ainsi le portrait de Martin, le militant communiste qu’Aliide épouse pour quitter la ferme familiale et surtout la peur née des interrogatoires cauchemardesques qu’elles a subis « Martin avait toujours des restes d’oignon entre les dents/…/ les longs poils des aisselles étaient jaunâtres de sueur/…/ les testicules pendaient presque jusqu’aux genoux » (p. 181). <br /> Par contre, bon nombre de descriptions ont la finesse et la justesse de ralentis cinématographiques, notamment les mouches ou la préparation de la nourriture paysanne. S’y ajoute un humour inattendu dans ce contexte « Aliide essaya de donner à ses yeux l’air innocent du veau nouveau-né/…/ de nature à allumer tout de suite chez Martin le désir de lui apprendre à voir/…/ Martin Truu tomba dans les cils humides du veau, baissa sa large de main de leader sur ses reins, il s’étendit sur elle, et il puait. » (p. 177)<br /> Score final, globalement en dessous des critiques dithyrambiques… mais vaut la peine d’être découvert !
E
Je m'interroge sur la signification de la photo sur le bandeau de couverture. A première vu, j'ai pensé à la tête d'un reptile inconnu. En y regardant de plus près c'est celle de la main d'une vielle femme, baguée, aux ongles vernis.<br /> Question: quelle peut bien être sa signification?<br /> Auriez vous une idée? Si oui pouvez vous me la faire partager.Merci.
E
Comme vous je suis allée à Bron, à la rencontre de Sohi OKSANEN, avant d'avoir lu le livre.<br /> <br /> J'ai été intriguée par l'Histoire de l'Estonie dont je n'avais qu'une vague idée. J'avais noté que la maison d'Aliide, représentait l'Esthonie mais je n'ai pas éprouvé cette métaphore à la lecture.Comme vous, le livre m'a "ballottée".<br /> <br /> A la question "le but de l'histoire est-il de comprendre le lien entre Aliide et Zara? la réponse de l'auteure est négative.Ce qui relie les deux personnages dit-elle,c'est le sentiment de peur.Et celle-ci est très concrètement présente tout au long du roman, tout comme l'importance des odeurs (celle de Martin!),des aliments et de la boisson.<br /> <br /> La clé du succès du livre ne serait-il pas qu'il touche par son universalité?Quel choix fait-on sous un régime dictatorial: on résiste ou on collabore.<br /> <br /> La construction du roman, comme un polar m'a tenu en haleine. Mais les invraisemblances (que je ne dévoile pas, pour ceux qui ne l'ont pas encore lu) qui permettent à Zara de retrouver Aliide,m'ont fait décrocher.<br /> Quand à la fin épistolaire, elle a définitivement fait tomber mon intérêt pour ce roman...........Il est vrai que je n'ai pas suffisament porté attention aux dates successives indiquées en tête de chapitre........
CERCLE LECTURE JEAN MACE
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité