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CERCLE LECTURE JEAN MACE
30 août 2010

LA BANLIEUE EN ROMAN

Viscéral Rachid Djaïdani est écrivain, acteur réalisateur. "VISERAL" est son troisième roman. Son premier  "BOUMKOEUR" a été un succès. Je ne l'ai pas lu, mais maintenant, j'en ai très envie!

C'est une histoire qui  a lieu en banlieue par un auteur qui la connaît bien pour y avoir vécu.

Le ton employé sonne juste, pas d'angélisme ni de dramatisation. L'humour est aussi au rendez-vous.

J'ai été prise "aux tripes"  par l'histoire de  Lies, le personnage principal, qui déploie une énergie fabuleuse pour vivre de son travail et une immense empathie avec les plus jeunes qu'il entraine à la boxe.

En effet Lies vit seul, sans liens familiaux. "Il trace sa voie, entre cours de boxe qu'il donne aux gosses du quartier et le taxiphone dont il s'occupe. Une annonce pour un casting, la rencontre avec Shéhérazade, belle brune magnétique vont bousculer son quotidien".

Mais la banlieue est un étau qui se resserre sur ses habitants, elle a des yeux partout et vous piste sans répit.

Vous serez tenu en haleine jusqu'au bout, et vous ne pourrez pas imaginer le dénouement........

Avec ca, vous dégusterez une écriture hors du commun. Je vous laisse juger par ces deux extraits:

"Lies déambule dans les entrailles de la gare. Il montre patte blanche à une horde de contrôleurs melting-pot. Un bounty lit son numéro de carte orange tandis qu'un bicot jambon-beurre gonflé aux hormones vérifie le magnétisme de son coupon; les crèmes chantilly encaissent les amendes. Lies ne s'attarde pas dans cette spirale aux ondes négatives, son train est à quai, il s'y dépose"

"On nous croit insensible à la douleur, à la solitude, sans larmes, avec une carapace si épaisse qu'on nous insulte pire que des chiens. Parfois je comprends que des frères en finissent...On nous dit qu'on a des droits et des devoirs, et eux ils ont les antisèches et le pouvoir. Même chez moi, ma télé m'analyse avec des sociologues qui ne comprennent rien à nos codes, qui parlent en mon nom pire que si j'étais un cafard....Ces mangemorts me volent ma parole pour dire que je n'ai pas de repères, que je suis une merde, que mes parents ont lâché l'affaire...On est peut-être des cailleras mais quand un frère meurt, c'est tout le monde qui met la main à la poche pour aider la famille...J'ai bien réfléchi et tout ça, c'est de la discrémination pacifiste, on nous extermine en nous empêchant d'être visibles et d'avoir notre mot à dire. Heureusement, parfois ça crame pour montrer qu'on est là..."

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