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CERCLE LECTURE JEAN MACE
10 avril 2011

"LE CUISINIER" de Martin Suter

9782267020939Ah la "bouffe"! Il faut dire que les livres de recettes de cuisine (que je ne pratique pas) sont mon péché mignon.

C'est l'histoire complexe d'un jeune cuisinier tamoul, spécialiste de préparations culinaires ayurvédiques... et moléculaires, réfugié en suisse allémanique.

Où il est question de politique internationale, de sombres tractations de marchands d'armes sans scrupules (sans âme), d'exploitation des peuples du Sud par ceux du Nord, de l'Orient face à l'Occident, mais aussi d'érotisme et de sensualité.

La crise financière de 2008 sert de toile de fond à ce roman dont l'auteur décrit avec une minutie et un brio sans pareil tout l'art de cette cuisine originale.

Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié ce livre, malgré toutes les critiques négatives que j'ai pu lire à son sujet.

Je vous le recommande.

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Commentaires
S
Je mets un bémol à votre enthousiasme ! moi qui avais tant aimé "Small world", j'ai trouvé celui-ci très fabriqué, malgré le talent de l'auteur pour ces recettes aussi mystérieuses qu'alléchantes : j'apprécie la performance, mais je n'ai pas réussi à m'interesser à la résistance tamoul, aux marchands d'armes, et j'ai presque sauté les chapitres qui en parlaient. Quant à notre héros, génial cuisinier, il est un peu trop lisse à mon goût... bref, un roman que j'ai lu jusqu'au bout pour la beauté des descriptions culinaires, mai à qui il manque un peu d'âme.
P
Impossible d’interrompre la lecture de Le Cuisinier de Martin Suter, un roman palpitant et plein d’humour. <br /> Maravan, jeune sans papier originaire du Sri Lanka, vit en Suisse. Elevé par sa grand mère qui lui a transmis tous ses savoirs culinaires, il tente d’exercer et de perfectionner son art d’abord dans le restaurant chic où il n’est que plongeur, puis, après son renvoi, dans l’entreprise Love Food qu’a créée, pour lui et avec lui, Andrea, une lesbienne dont il est amoureux. <br /> En fait, l’intrigue présentée comme telle serait triviale si Suter n’était pas un magicien de la description comme Maravan est un magicien de la cuisine moléculaire. Maravan métamorphose les produits (de son pays essentiellement) pour créer des saveurs inénarrables, - celles de son enfance tamoul – et obtenir des effets subtilement extraordinaires (aphrodisiaques essentiellement, mortels si nécessaire !). Suter décrit avec une finesse quasi médicale les gestes et expérimentations culinaires de son héros et on se surprend à lire attentivement les recettes détaillées de curry et desserts improbables (« petites chattes au poivre glacé, aux pois chiches et au gingembre ») qui sont fournies en annexe, comme si la fiction pouvait devenir réalité. <br /> Suter inscrit son histoire dans une Suisse de 2008 secouée par la crise financière mondiale ; s’y ajoutent la résistance Tamoul et autres ventes d’armes africaines ; c’est là peut-être que le bât blesse… Ce récit trop circonstancié perdra probablement de son acuité face aux événements qui saturent notre quotidien surinformé. Et cela parce que les personnages qui interviennent dans le destin de Maravan sont eux peu crédibles dès lors qu’ils sont voulus comme porte-drapeau de causes diverses : Sandana, la jeune femme srilankaise qui refuse de se soumettre à un mariage arrangé, Makeda, la call girl éthiopienne, les serveurs pakistanais et les rebelles tamouls capables de racketter leurs compatriotes pour défendre leur cause, etc. Tout cet arrière-plan géopolitique est grossièrement cuisiné ! Dommage…<br /> Curieux comme aujourd’hui l’art culinaire envahit jusqu’à la littérature (voir par exemple, La Cucina de Lily Prior).
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