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CERCLE LECTURE JEAN MACE
16 mai 2013

AMKOULLEL,L'ENFANT PEUL, Amadou HAMPÂTE BÂ

Amkoullel, l'enfant peulUn merveilleux livre ou l'auteur africain, nous livre son enfance et son adolescence dans le Mali du début du XXème siècle. Il est né en 1900.Il commence par raconter la vie de ses parents qu'il a connu grâce à la tradition orale. Seul moyen pour se transmettre de génération en génération, la vie d'autrefois.

C'est la guerre de 1914-1918 avec l'enrôlement forcé des populations colonisées d'Afrique qui va interrompre brusquement et définitivement cette tradition. 

Amkoullel connaît l'école coranique ou tout s'apprend en mémorisant les versets du Coran,et dans le même temps l'école  et l'administration française.Le regard qu'il porte sur son environnement est toujours bienveillant et chargé d'humour. L'écriture est limpide et l'on suit ce jeune garçon avec bonheur et tendresse. On s'étonne du système de parenté africain ou l'enfant a plusieurs "pères", ou la volonte de la  mère est déterminante dans les choix de son enfant. Mais aussi les kilomètres parcourus, à pied, par Amkoullel.La confiance des parents en dépit des drames qu'ils endurent.

J'ai découvert un aspect de l'Afrique qui m'était totalement inconnu, un auteur réjouissant dont la vie est passionnante.

On trouve de nombreux exemplaires de ce livre à la Bibliothèque Municipale de LYON, mais pas encore à Jean-Macé

Pour aller plus loin je vous propose l'avis formulé par:encresnoires.blogspot.com/.../amkoullel-lenfant-peul-damadou-hampate

Ce livre n’est pas seulement un classique. C’est un témoignage exceptionnel sur l’Afrique de l’Ouest du début du XXème siècle, et plus particulièrement sur le Macina, une région du Mali (à cette époque intégré à la colonie du Haut-Sénégal-et-Niger) située dans la boucle du fleuve Niger.Amkoullel, l’enfant peul (1991) est le premier tome des mémoires d’

Amadou Hampâté Bâ, avant Oui mon commandant ! (1994) : de 1900, année de sa naissance à Bandiagara, à 1921. Ou la jeunesse d’un « homme de connaissance » à la mémoire prodigieuse, doublé d’un formidable conteur à la plume sensible.

Mais pour faire un résumé de son enfance, le mieux est encore de lui laisser la parole :

« Chaque fois que mon existence commençait à s’engager sur une belle voie bien droite, le destin semblait s’amuser à lui donner une chiquenaude pour la faire basculer dans une direction totalement opposée, faisant régulièrement alterner des périodes de chance et de malchance. Cela commença bien avant ma naissance, avec mon père Hampâté, qui aurait dû (et ses enfants après lui) hériter d’une chefferie dans le pays du Fakala, et qui se retrouva, seul rescapé survivant de toute sa famille, réfugié anonyme au fond d’une boucherie. Réhabilité par le roi même qui avait fait massacrer tous les siens, voilà qu’il meurt trop tôt pour que je le connaisse vraiment et que le sort fait de moi un petit orphelin de trois ans. Un riche et noble chef de province vient-il à épouser ma mère et à m’adopter comme héritier et fils présomptif, faisant planer au-dessus de ma tête le turban des chefs de Louta ? Patatras ! Nous nous retrouvons tous en exil et me voilà fils de bagnard. Enfin revenus à Bandiagara où la vie semble reprendre son cours normal, voilà que l’on m’arrache brutalement à mes occupations traditionnelles, qui m’auraient sans doute dirigé vers une carrière classique de marabout-enseignant, pour m’envoyer d’office à l’école des Blancs, alors considérée par la masse musulmane comme la voie la plus directe pour aller en enfer ! » (pp. 307-308, collection Babel)

Encore ne sont-ce que les premières années d’un destin décidément mouvementé, et tellement riche ! D’ascendance peule et toucouleure ; ayant vécu à Bandiagara, Bougouni, Djenné, Kati, Bamako ; ayant fréquenté les écoles coranique et républicaine tout comme les « marabouts-enseignants »… le jeune Ahmadou Hampâté Bâ a vécu de nombreuses expériences et a su tirer de chacune d’entre elles le meilleur. En tout cas, rassemblées dans ce livre, elles sont pour le lecteur la source de précieux enseignements sur l’histoire et la culture du Mali.

Car si Amkoullel, l’enfant peul peut se lire avant tout comme une belle histoire, entraînante, passionnante, avec peut-être çà et là les enjolivements ou les silences qui siéent à la vérité, il est impossible de ne pas y voir également une description – certes romancée mais tout aussi scientifique par le foisonnement de détails qu’elle contient – de la société dans laquelle elle s’inscrit. Une description qui n’est pas sans rappeler que son auteur était… ethnologue.

Tout y passe. Les valeurs de respect et de tolérance intrinsèques aux cultures peule, toucouleure ou encore bambara et dogon ; les liens que ces ethnies entretiennent entre elles – avec notamment la fameuse « parenté à plaisanterie » ; l’éducation des enfants, de la waaldé, association de jeunesse gérée de façon autonome et responsable par les enfants eux-mêmes, sur le modèle de l’organisation sociale qui régit le monde des adultes, à l’épreuve de la circoncision ; la cohabitation des pouvoirs traditionnels avec l’administration française ; celle des religions animistes et musulmane – tendance soufie…

Bref, on peut dire qu’Amkoullel, l’enfant peul est une véritable fresque historique, sociale et culturelle. Le tout incarné par une galerie de personnages touchants et pleins d’humanité, et narré avec légèreté voire malice. Fidèle, en somme, au précepte des maîtres maliens :« instruire en amusant ». Grand défenseur de la tradition orale africaine, Amadou Hampâté Bâ lui redonne ici ses lettres de noblesse – et c’est finalement un paradoxe – en couchant cet héritage sur le papier.

Une fois ce livre dévoré avec l’avidité qu’il ne manquera pas de susciter, deux choses : 1) On se sent moins bête. 2) On n’a plus qu’une envie : lire la suite.

Amkoullel, l’enfant peul

La biographie de Amadou HAMPÂTE BÂ selon cultures-maliennes.over-blog.com/article-amadou-hampate-ba-ecrivain-..

 

Amadou Hampâté Bâ est né en 1900 à Bandiagara, chef-lieu du pays dogon. Fils de Hampâté Bâ et de Kadidja Pâté Poullo Diallo, il est le descendant d’une famille de la noblesse peule.

 

Après la mort de son père, il sera adopté par le second époux de sa mère, Tidjani Amadou Ali Thiam. Il sait lire et retient les textes du Coran dès l'âge de 7 ans et fréquente l’école coranique de Tierno Bokar, un dignitaire de la confrérie Tidjaniyya. Il sera ensuite réquisitionné d’office pour l’école française à Bandiagara puis à Djenné. En 1915, il part rejoindre sa mère à Kati et y reprend ses études. Sa mère occupera plus tard une grande place dans ses ouvrages.

 

En 1921, il refusera d’entrer à l’école normale de Gorée. Le gouverneur le sanctionne et l’affecte à Ouagadougou, en qualité d’« écrivain temporaire à titre essentiellement précaire et révocable ». De 1922 à 1932, il occupe plusieurs postes dans l’administration coloniale en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) puis jusqu’en 1942 à Bamako. En 1933, il obtient un congé de six mois qu’il passe auprès de Tierno Bokar, son maître spirituel et qui lui permettra de retranscrire la parole et l'enseignement du Maître.

 

En 1942, il est affecté à l’Institut français d’Afrique noire (IFAN) de Dakar grâce à la bienveillance de son directeur, le professeur Théodore Monod. Il y effectue des enquêtes ethnologiques et recueille les traditions orales. Il se consacrera notamment à une recherche de quinze ans qui le mènera à rédiger l’Empire peul du Macina. Toute sa vie il se battra pour la sauvegarde des cultures orales peules et plus généralement africaines. Il est l'auteur de la fameuse citation : "A chaque fois qu'un vieillard meurt en Afrique, c'est une bibliothèque qui brûle."

 

En 1951, il obtient une bourse de l’UNESCO lui permettant de se rendre à Paris et de rencontrer les milieux africanistes, notamment Marcel Griaule.

 

En 1960, à l’indépendance du Mali, il fonde l’Institut des sciences humaines à Bamako et représente son pays à la Conférence générale de l’UNESCO. En 1962, il est élu membre du Conseil exécutif de l’UNESCO. En 1966, il participe à l’élaboration d’un système unifié pour la transcription des langues africaines. En 1970 prend fin son mandat à l’UNESCO.

 

Après cette date, Amadou Hampâté Bâ se consacrera entièrement à son travail de recherche et d’écriture. Les dernières années de sa vie, il les passera à Abidjan à classer ses archives accumulées durant sa vie sur les traditions orales d’Afrique de l’Ouest ainsi qu’à la rédaction des ses mémoires. Il s'éteint à Abidjan le 15 mai 1991.

 

En 1983, son nom a été donné au Palais de la Culture de Bamako construit en collaboration avec la Corée du Nord.

 

 

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